Designer industriel et bio-concepteur, Guillian Graves parvient à concilier les qualités pragmatiques de construction du castor avec l’intelligence du corbeau et la détermination du saumon (si l’on reprend la symbolique des amulettes propre à la civilisation des « Zuni », tribu d’indiens basée au Nouveau Mexique). Parmi les différents animaux qui l’inspirent, ceux qui peuplent l’univers marin occupent une place privilégiée dans la conception de ses projets. Ainsi, la mise en place d’un « maillot de bain du futur » (en collaboration avec « Le Slip français ») doit permettre la conception d’un textile respectueux des écosystèmes marins ; de même, il a pu créer des sandales compostables réalisées à partir de coquilles d’huitres (Eti O’ri) parmi de nombreux autres réalisations questionnant les matériaux, les formes et les façons de vivre.
Sa bouilloire « Nautile » (2012) conçue avec le bio-ingénieur Michka Mélo en hybridant certaines caractéristiques des termites, de l’ours et du toucan, a notamment été exposée à la Biennale internationale de design de Saint-Etienne ainsi qu’au Festival Vivant de l’Université Paris Diderot. Cet objet a reçu plusieurs récompenses, notamment le « Runner Up Award » dans le cadre de l’« EPFL Durabilis Award » de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne ainsi que le « Biomimicry Challenge Award » de l’Eleven Magazine.
Enseignant à l’ENSCI-Les Ateliers, où il dirige le programme de recherche en design et biologie ainsi qu’à Sciences-Po Paris, Guillian Graves est le fondateur de l’agence “Big Bang project”.
Nous avons soumis un mini-questionnaire de Proust à ce designer-caméléon avant de l’écouter pour une intervention d’une heure suivie d’un échange interactif avec les étudiants qui ont ensuite choisi des animaux afin d’élaborer des recherches sur le design zoomorphique.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Muriel Berthou Crestey (21 mars 2023). RENCONTRE DES ETUDIANTS DU DSAA PROSPECTIVE I AVEC GUILLIAN GRAVES, DESIGNER (école Duperré). LE REGARD A FACETTES. Consulté le 8 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tk1h